Christian Noorbergen, commissaire de l'exposition
Angel Art Foundation et European Image Art Association
ont le plaisir de vous convier au
vernissage de l’exposition de Ya Ping Fan
Espace Commines
17 rue Commines – 75003 Paris
01 42 77 53 26
le mardi 5 septembre de 19h à 21h
(exposition du 2 au 10 septembre de 10h à 19h)
Ya Ping Fan
Magicienne des rites de la vie et de la mort
Diplômée des Beaux-Arts de Guangzhou, Ya Ping Fan, née en Chine en 1979, dans la province du Hunan, s’ouvre très jeune aux grands voyages de la terre et de l’âme, à l’occidental philosophique et pictural, et à la psychologie. Artiste sans frontière, elle écrit, enseigne et photographie. Elle dessine, sculpte et peint, à l’encre et à l’huile. Sa mère est bouddhiste pratiquante, et son père, calligraphe réputé, l’initie dès le plus jeune âge à la peinture et à la calligraphie.
Par Christian Noorbergen
La Chine, en matière d’art contemporain, jouit d’une immense notoriété très ambiguë. D’une part, quelques artistes chinois s’assurent un très attractif retentissement médiatique qui masque les profondeurs de la créativité de ce grand pays à la prodigieuse histoire culturelle. Systématiquement encensés par la presse internationale, ils ne sont pas tous voués à une reconnaissance artistique durable… D’autre part, moins marqués par l’éphémère fragilité d’un vedettariat fabriqué, de grands créateurs existent en Chine. Ainsi Ya Ping Fan, artiste étonnamment plurielle, sans barrière mentale, riche d’une belle humanité à partager.
Au-delà de sa considérable envergure créatrice, Ya Ping Fan a une conscience aiguë du sacré dans un pays globalement athée. Son œuvre de méditation peinte ouvre un espace troublant d’abstraction habitée, et de figuration libre, créant sans béquille idéologique d’attractives passerelles entre les concepts orientaux et occidentaux du divin.
D’insaisissables corps
en apesanteur
Mais Ya Ping Fan ne craint pas les bas-fonds de l’âme. Si cette artiste élargit l’espace pictural, c’est d’abord parce qu’elle élargit l’espace mental. Elle part des soubassements inexplorés du psychisme primordial. L’expressionnisme est tout proche, et l’espace peint d’abord corporel. Sur les parois profondes de la préhistoire de l’être se déploie la peinture sacrificielle de Ya Ping Fan. Ses grands formats, ses rares et puissants paysages, dans la proximité d’un Kieffer, et ses grandes faces implacables, saccagent l’étendue.
À l’inverse, dans ses petits formats, ses moyens artistiques, par l’œil et le geste, sont sidérants de finesse, de fragilité et de fluidité. Calligraphie du presque rien, de l’allusif et de la tache aventureuse. Insaisissables corps en apesanteur, ivres d’éprouver leur absolue liberté. Corps de danse et de vertige. Les fluides de l’art et de l’âme ne cessent de s’écouler, transparents comme feuilles de vie.
Elle sculpte aussi, du petit format précieux jusqu’à la pièce monumentale, d’étranges poupées intemporelles, un rien vénéneuses, dépouillées de tout apparat, ou vêtues de très transgressive manière… Poupées de haut vol, au creux des beaux fantasmes, maîtresses du regard et de l’espace.
Ya Ping Fan est au cœur du réel. Son registre chromatique resserré et décanté l’éloigne des séductions du visuel ordinaire, et sa gamme compacte, dramatisant l’espace, entre les rouges et les noirs, interdit toute fuite vers les fausses clartés du jour.
L’œuvre de Ya Ping Fan a été montrée dans de nombreux musées, galeries et biennales à travers le monde, comme la Fondation d’Art du Prince Charles à Londres (2016), la Biennale de Venise (2013), le Grand Palais (2014) à Paris, le Musée de Fukuoka au Japon, le musée privé Today Art à Pékin, le Kumu, musée d’art de Tallinn, en Estonie.