Nos coups de foudre
Les coups de cœur de la rédaction traversent les continents et les époques. Séraphine Louis et ses cerises mystiques côtoient le bateau-poisson surréaliste de Jean Deletre. André Bauchant dialogue avec Morris Hirshfield. Les mariages mystiques haïtiens de Madsen Momprenier répondent aux scènes parisiennes d’Anne-Marie Sabatier.
Neuf artistes, neuf univers. Tous partagent cette même liberté : réinventer le monde sans se soucier des règles académiques. Couleurs franches, perspectives impossibles, détails obsessionnels. L’art naïf affirme sa puissance visuelle.
(pages 4 à 13)
Définition
Naïf = gentillet ? Détrompez-vous. Charles Schaettel retrace l’épopée du Douanier Rousseau, de la moquerie à la consécration. Bruno Montpied s’insurge contre les clichés : l’art naïf authentique relève de « l’inquiétante étrangeté », pas du folklore mièvre. Emma Noyant révèle sa dimension écologique méconnue. Trois regards pour redécouvrir un art trop souvent mal compris. Laissez tomber vos idées reçues.
(pages 14 à 26)
Histoire
Une reconnaissance éphémère. Et maintenant ? Wilhelm Uhde découvre Séraphine, Bombois, Bauchant dans les années 1920. Un demi-siècle plus tard, l’art naïf triomphe. Puis s’effondre, éclipsé par l’art brut. Françoise Monnin, Dominique de La Tour et Valérie Rousseau retracent cette trajectoire fulgurante, de Paris à New York, d’Haïti à la Croatie. Leur enquête soulève une question délicate : entre authenticité populaire et production commerciale, où se situe la frontière ?
(pages 28 à 41)
Évolution
Les plus beaux naïfs dormiraient-ils encore dans nos greniers ? Cinquante aquarelles d’un mécanicien oublié surgissent d’une collection familiale. Bruno Montpied traque ces artistes disparus des radars, de Vicq à Laval. Emma Noyant, elle, démonte les clichés : le naïf n’est pas maladroit, il choisit consciemment de déjouer les règles académiques. Pendant ce temps, Marie Girault parle cash : combien coûte vraiment un tableau naïf aujourd’hui ?
(pages 42 à 55)
Collection
Trois musées défendent l’art naïf en France. À Laval, le MANAS mêle 5 000 œuvres naïves et singulières. À Vicq, un village de 400 habitants conserve 1 400 pièces léguées par un pilote de course amoureux. À Nice, Anatole Jakovsky a rassemblé 3 000 créations. Marie Girault, Emma Noyant, Jean-Jacques Gay et Frédérique Olivier-Ghauri racontent ces lieux vivants qui refusent de figer l’art naïf dans le passé.
+ 31 musées épatants, en France et aux 4 coins du monde
+ 16 galeries spécialisées
+ 10 expos et 2 foires
+ 5 associations
+ une bibliographie
(pages 55 à 100)