42 – C’est bien le Roi Soleil qui doit s’agiter dans son tombeau quand il voit un Aillagon comme la lune diriger son Château, le remplir de japoniaiseries encore plus ridicules que les turqueries de Monsieur Jourdain et affirmer avec le plus bel aplomb que les gens qui le critiquent sont tous des « xénophobes issus de l’extrême droite intégriste et des cercles très conservateurs ». Ainsi la niaiserie semble-t-elle avoir battu des records d’altitude et de prix sur le marché international de la bouffonnerie artistique avec cette exposition Murakami. A commencer par l’artiste lui-même assurant en préambule, dans l’entretien qu’il a accordé au Monde du 12/13/09, que, pour prévenir toute polémique à son sujet, il avait évité d’exposer la sculpture d’un homme (un vermisseau rosâtre du type de celui de la photo ci-contre) en train de se masturber… On aura donc échappé à cela, mais pas à la « Rose de Versailles » qui constitue le motif central de l’exposition, ni à ce qui est évoqué par cette pièce majeure : une bande dessinée parue en feuilleton dans les années 1970 au Japon, dans un magazine spécialisé en manga pour les filles et que quasi-totalité des femmes japonaises nées dans les années 1950 et 1970 ont suivi avec passion. Cette BD racontait l’histoire tragique d'une jeune fille française qui devait se faire passer pour un homme pour pouvoir reprendre la place de son père, général de la garde royale au Château de Versailles justement… Mais quel rapport avec la choucroute me demanderez-vous… Et bien voilà, nous dit encore l’artiste, « les japonais sont aussi indifférents à l’art contemporain que les français le sont au football américain », et d’ailleurs » « je suis plus connu au Japon comme animateur d’une émission de radio que comme artiste contemporain », puisque de ceci, les japonais n’en n’ont rien à secouer… Alors, et c’est là que tout s’explique : « La Rose de Versailles » est une manière pour l’artiste de rester « sur sa base japonaise », de renouer le lien et de faire naître l’intérêt de ses compatriotes pour l’art contemporain, en profitant de celui qu’il ont eu naguère et dont ils se souviennent encore, pour la merveilleuse BD manga « Rose de Versailles ». Et voilà comment l’intérêt des français pour l’art contemporain est réactivé à partir du désintérêt des japonais…