En ce 5 juin 2015, la température avoisine les 33°C…à l’ombre. Hélas pour les journalistes, une seule œuvre de Kapoor se trouve effectivement à l’abri des rayons du soleil.
Dans la salle du Jeu de Paume, Shooting into the Corner attend que sa cire rouge se liquéfie sous l’effet de la chaleur : impression très organique. Ce n’est que le prologue d’un parcours du combattant qui se déroule dans les jardins de Le Nôtre : reflets éblouissants des miroirs incurvés, piétinement devant le Dirty Corner (nul ne pénètre dans le vagin de la Reine), vent saharien et poussière aveuglante. Dernière œuvre, le Vortex devant lequel Kapoor et son galeriste se prêtent au « photo call » de rigueur : « Mister Kapoor ! Monsieur Mennour ! ».
Retraite stratégique vers la conférence de presse dans le salon Marengo (pour une fois qu’on ne parle pas de Waterloo…) : conférence en forme de sprint contre la montre ! Et pour clore ce parcours, le buffet d’arrivée : champagne glacé, jus de fruits artisanaux, petits fours géométriques, foie gras (oui, même par 35°C !). Un tartare de bœuf exhibe une teinte rougeâtre qui se marie fort bien au chromatisme des œuvres exposées…
Quelques téméraires s’aventurent à nouveau dans la fournaise pour chercher Sectional Body preparing for Monadic Singularity : isolé au milieu d’une pelouse, le cube pénétrable laisse rougir ses orifices suggestifs sous le regard blasé du gardien. A l’intérieur ambiance sauna avec 40°C : on ne s’attarde pas. Sanglé dans un beau costume cravate argenté, le gardien confirme qu’il fait très chaud. Heureusement pour lui, le cube conserve toujours une façade à l’ombre, quelle que soit l’heure…C’est toujours ça de gagné sur le soleil : Versailles, ton astre impitoyable !